MÉCANISMES DE FINANCEMENT INNOVANTS

Une étude de faisabilité sur les mécanismes économiques et financiers d’accompagnement de la GIZC réalisée à Ra par le projet RESCCUE a conclu que l’accord de conservation marine destiné à financer le projet de parc marin de Vatu-i-Ra en partenariat avec les populations locales, le secteur du tourisme et la WCS, constituait la solution la plus prometteuse.

RESCCUE a accompagné l’élaboration du plan de gestion du parc marin de Vatu-i-Ra (également disponible en fidjien) qui a été officiellement adopté en mai 2018 par les populations locales ainsi que par les autorités provinciales et nationales, marquant par là même la création du plus vaste parc marin du pays.

Parallèlement, l’équipe du projet a établi un accord de conservation marine visant à financer la gestion du parc marin et reposant sur un système de contributions volontaires : 

  • Les plongeurs et autres visiteurs du parc s’acquittent d’une contribution annuelle volontaire de 15 dollars fidjiens (7 dollars des États-Unis).
  • Ces revenus alimentent un fonds fiduciaire, dont 30 % des capitaux sont affectés à la gestion du parc marin au quotidien, le reliquat étant consacré à l’attribution de bourses à des étudiants de l’enseignement supérieur issus du district de Nakorotubu.
  • La gestion du parc marin est supervisée par un comité de gestion constitué de sept membres. Un conseil d’administration comptant trois membres veille à la conformité du fonctionnement du fonds fiduciaire avec les dispositions de son acte constitutif.

L’accord de conservation marine et le fonds fiduciaire sont pleinement opérationnels depuis octobre 2018. Le fonds contribuera à la conservation de cette zone d’une très grande diversité, tout en protégeant les valeurs culturelles et historiques chères aux populations locales et en participant à la promotion de l’éducation et du développement communautaire dans le district de Nakorotubu. 

À Kadavu, l’équipe du projet RESCCUE a produit une étude de faisabilité analogue, à partir des résultats d’une enquête socioéconomique systématique auprès des ménages réalisée en 2016. Cette étude a souligné les perspectives offertes par la promotion de la certification biologique des produits agricoles et mis en évidence le caractère prometteur d’un mécanisme de financement qui reposerait sur la vente, à l’exportation essentiellement, de kava issu de l’agriculture biologique. 

Néanmoins, le niveau élevé de la demande sur le marché fidjien, ainsi qu’une forte augmentation du prix du kava résultant du passage des cyclones Winston en 2016 et Keni en 2018, ont réduit l’attractivité de la vente à l’exportation et de la plus-value associée au bio pour les agriculteurs. Un plan d’action pour faire de Kadavu une province entièrement bio a cependant été élaboré en collaboration avec le projet Pacific Ecosystem-Based Adaptation to Climate Change (PEBACC) du PROE, et est actuellement mis en œuvre par les acteurs locaux. Il est probable que ce plan nécessitera, au cours des années à venir, un soutien extérieur complémentaire, notamment sur le plan financier.